L’hommage à Jean-Jaurès d’Arnaud Simion
Nous sommes réunis aujourd’hui devant la stèle de Jean Jaurès, figure emblématique de notre Parti Socialiste, pour rendre hommage à un homme dont les idéaux et les combats continuent d’inspirer notre action politique quotidienne.
Chers camarades, chers amis,
Je salue bien évidemment l’ensemble des élus présents, ainsi que les militantes, les militants du Parti Socialiste et du Parti Communiste, ainsi que les citoyens présents.
Merci à François Briançon, merci à Mathieu Sauce, d’avoir pensé à moi pour ce moment de recueillement mais aussi de réflexion collective pour la cérémonie de commémoration de l’assassinat de Jean Jaurès qui s’est déroulé jour pour jour il y a 110 ans, merci d’avoir pensé que j’étais digne de prendre la parole devant vous en cette fin d’après-midi brûlante.
Nous sommes réunis aujourd’hui devant la stèle de Jean Jaurès, figure emblématique de notre Parti Socialiste, pour rendre hommage à un homme dont les idéaux et les combats continuent d’inspirer notre action politique quotidienne.
Jean Jaurès, brillant orateur, philosophe et homme politique, a dédié sa vie à la défense des opprimés, à la lutte pour la justice sociale et à la promotion de la paix.
Ses discours résonnent encore aujourd’hui, tant ils sont empreints de courage, de conviction et d’une profonde humanité, ils résonnent aussi parce que bien qu’écrit ou prononcé il y a plus de cent ans, ils sont d’une grande actualité. Ecoutons Jaurès, relisons-le dans sa profession de foi de 1906 pour les élections Législatives :
« La société d’aujourd’hui, qui met le travail d’un côté, le capital de l’autre, enfante le désordre et l’agitation. Elle ne trouvera son équilibre que dans la souveraineté du travail organisé. La politique de réaction et de répression ne peut qu’exaspérer les conflits. Ceux-là sont des fourbes et des pharisiens qui cherchent à propos de tous les incidents de la vie sociale à semer la panique et la peur »
En cette époque troublée, où les inégalités se creusent, où la précarité gagne du terrain et où les discours de haine menacent notre cohésion sociale, il est plus que jamais nécessaire de nous rappeler l’héritage de Jaurès.
Ecoutons-le encore dans sa profession de foi de 1906, nous avons vécu il y a quelques semaines presque ces mêmes moments, il nous dit :
« N’ayant en face de moi qu’un adversaire réactionnaire et de la pire réaction, j’ai le droit de faire appel aussi à tous les républicains démocrates. La République est le seul Gouvernement qui convienne à la dignité de l’homme, car elle seule met en jeu la raison et la responsabilité de tous »
Il nous a enseigné que la politique ne doit jamais être déconnectée des réalités du terrain, que la solidarité doit être au coeur de notre action, et que l’engagement pour une société plus juste et plus égalitaire est un devoir sacré.
Jaurès a toujours cru en la force de l’éducation pour émanciper les individus et en la nécessité d’une République sociale, où chacun pourrait vivre dignement. Il a défendu les travailleurs, les mineurs, les paysans, les femmes, et toutes celles et tous ceux que la société de son temps reléguait à la marge.
Aujourd’hui, face à des défis similaires, nous devons nous inspirer de son exemple et continuer à lutter pour des conditions de travail décentes, pour l’égalité des chances, et pour une véritable justice sociale.
Ecoutons Jaurès, relisons-le encore dans cette profession de foi qui nous dit que « sans la République, le socialisme est impuissant et, sans le socialisme, la République est vide »
Dans ses écrits et ses discours, Jean Jaurès a constamment appelé à la paix et à la fraternité entre les peuples. À une époque où le nationalisme et le populisme menacent de diviser nos sociétés, où la guerre frappe aux portes de l’Europe, il est impératif de réaffirmer notre engagement en faveur de la paix, de la coopération internationale et de la défense des droits humains.
Jean Jaurès a été un visionnaire qui, au-delà de son époque, a su comprendre les dynamiques sociales et politiques qui façonnent nos sociétés. Sa lutte pour les droits des travailleurs, notamment à travers son soutien à la loi sur les retraites ouvrières et paysannes, est un témoignage de son engagement indéfectible pour l’amélioration des conditions de vie de tous.
Son combat pour une éducation accessible à tous, notamment par la défense de l’école laïque, gratuite et obligatoire, reste une source d’inspiration pour nos politiques éducatives.
L’éducation, comme il le soulignait, est le levier de l’émancipation et de la citoyenneté éclairée.
Dans notre lutte actuelle contre les inégalités sociales, économiques et environnementales, l’exemple de Jaurès nous montre la voie à suivre.
Il nous rappelle que la politique doit être guidée par une vision claire de justice et d’équité, et que notre action doit toujours être orientée vers le bien commun. Nous devons, comme il l’a fait en son temps, nous opposer fermement à toutes les formes de privilèges et d’injustices, et travailler inlassablement à construire une société où chacun trouve sa place.
Jean Jaurès a également été un pionnier dans la défense des droits humains et des libertés fondamentales. Il a plaidé pour l’égalité des sexes, dénoncé les discriminations raciales et religieuses, et combattu sans relâche pour la reconnaissance des droits civiques et politiques de tous les citoyens.
Nous devons nous lever contre toutes les formes de discrimination et d’injustice, et travailler sans relâche à la construction d’un monde plus juste et plus solidaire.
Ces combats restent d’une brûlante actualité. Dans un monde où les droits de nombreuses personnes sont encore bafoués, où les libertés fondamentales sont menacées, nous devons poursuivre son oeuvre avec détermination.
Ecoutons Jaurès, relisons-le, toujours dans cette profession de foi de 1906 : « Avec vous tous, citoyens, avec tout le parti socialiste, avec la classe ouvrière et paysanne, toujours mieux organisée, avec les républicains qui veulent donner son sens plein à la République, je travaillerai à cette grande oeuvre, qui sera une oeuvre d’apaisement aussi bien que de justice. »
Chers amis, le chemin tracé par Jean Jaurès est celui que nous devons continuer à emprunter, unis et apaisés.
Son combat pour une République sociale, son dévouement à la cause des plus faibles et son ardent plaidoyer pour la paix doivent guider chacune de nos actions. En cette période de bouleversements, n’oublions jamais ses mots : « Le courage, c’est de chercher la vérité et de la dire ; c’est de ne pas subir la loi du mensonge triomphant ». Le mensonge, ce sont les outrances, les excès, les propos nauséabonds et dangereux.
En déposant cette gerbe, en nous réunissant aujourd’hui, nous rendons hommage à l’homme qu’il fut et renouvelons notre engagement à poursuivre son oeuvre.
Puisse l’esprit de Jaurès continuer à illuminer notre chemin et à inspirer notre lutte pour un avenir plus juste et plus humain.
Je vous remercie.
