Pour les socialistes, le cœur du pouvoir est désormais au Parlement.
Le 8 juillet dernier, les Françaises et les Français ont sanctionné la politique d’Emmanuel Macron, refusé de confier le pouvoir à l’extrême droite et placé le Nouveau Front Populaire comme premier bloc à l’Assemblée nationale, sans pour autant dégager de majorité absolue. Notre devoir commun est de respecter les résultats du suffrage universel et de tenir compte de leurs implications.
Le président de la République, qui a mis la République à l’arrêt depuis six semaines, consent enfin à recevoir les formations politiques. Il était temps. Les socialistes se rendront à cette invitation avec l’ensemble des forces politiques de gauche de l’Assemblée nationale et du Sénat, ainsi qu’avec Lucie Castets, candidate du NFP à Matignon, dans un esprit de responsabilité et déterminés à faire respecter le choix des électeurs et des électrices.
Ils demanderont en premier lieu au président de la République, conformément au résultat des élections, et en toute logique démocratique, de nommer une personnalité issue de la coalition arrivée en tête, en l’occurrence Lucie Castets au nom du NFP.
Ils rappelleront ensuite l’esprit dans lequel ils entendent exercer leurs responsabilités, dans la fidélité à leurs engagements et dans un dialogue permanent avec le Parlement, désormais au cœur de nos institutions et de notre vie démocratique, conformément au courrier que le NFP a adressé le 12 août dernier aux parlementaires des groupes républicains de l’Assemblée nationale et du Sénat.
Selon cette logique, plutôt qu’une procédure de destitution, déjà proposée par Les Républicains en 2016, impraticable et qui permet au président de la République de jouer la stabilité contre le chaos, la seule réponse envisageable à la nomination d’un gouvernement qui ne correspondrait pas à nos aspirations et aux engagements pris devant les électeurs serait la mise en cause de sa responsabilité par la voie d’une motion de censure.
Pour les socialistes, le cœur du pouvoir est désormais au Parlement ; il n’est plus à l’Élysée.